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La fasciathérapie et le stress

 

La fasciathérapie et le stress

Par Fabien Rosenberg

Aujourd’hui, les phénomènes de stress sont de mieux en mieux connus et étudiés. En faisant le tri des informations qui me semblent importantes à retenir, je rappellerais qu’avant tout, ce que l’on appelle la réaction de stress n’est pas une notion négative, mais plutôt un phénomène d’adaptation du corps à un ou à plusieurs événements. À partir de là, on peut donc dire qu’il y a vraiment un aspect positif dans la réaction de stress. C’est ce qui nous permet d’agir, de nous sentir stimulés, voire réveillés, et c’est aussi ce qui nous amène, parfois, à nous dépasser. Dans tous les cas cependant, ces réactions nous incitent à nous adapter aux différentes situations de notre vie. Que se soit dans le rythme effréné au travail, dans les demandes et les nécessités de notre entourage ou dans les relations sociales, affectives ou professionnelles. Évidemment, nous cherchons la plupart du temps à nous maintenir dans les états bénéfiques que génèrent ces réactions de stress puisque, comme le disait le célèbre physiologiste Hans Seyle (1907-1982), père fondateur du concept de stress, « le stress, c’est le sel de la vie ».


Alors, à quel moment l’aspect négatif de la réaction de stress intervient il ? On pourrait tout simplement dire qu’à partir du moment où l’on commence à ressentir en soi des effets négatifs. Même si cet aspect semble bien subjectif et très personnel, on verra que le rapport que chacun entretient face aux événements est justement la partie très singulière et non spécifique dans les phénomènes de stress. Il y a bien cependant des réactions que l’on peut percevoir concrètement. Nommons, notamment, des tensions musculaires qui amènent des douleurs, des symptômes d’anxiété ou de perte de sommeil, ou encore, des migraines à répétition. Un manque de concentration, la perte d’appétit et la démotivation pourront aussi faire partie du tableau. Quand ces symptômes perdurent, des problèmes plus importants peuvent survenir. Il faut bien comprendre que tout cela commence quand il y a une accumulation ou quand nos capacités de gestion face à certains événements sont dépassées. Ce qui nous stimulait au départ vient petit à petit grignoter notre vitalité et nos capacités d’adaptation. Notre organisme n’arrive plus à revenir à son état de base d’origine. C’est comme un ressort que l’on étire et qui revient en permanence à son état de départ ; cela fonctionne jusqu’à ce qu’on étire trop le matériau dont il est fait et, à ce moment-là, il ne peut plus revenir à son état d’origine.



Comment cela fonctionne-t-il ?


Concrètement, comment cela fonctionne-t-il dans le corps ? Pour s’adapter et réagir aux différents événements de notre vie, il y a différents acteurs qui collaborent ensemble :


Le système nerveux autonome


Constitué de deux systèmes complémentaires, ce système va demander au système sympathique d’envoyer une information pour que le coeur s’accélère, que la respiration devienne plus ample et gagne au maximum dans ses capacités d’oxygénation.


Le système vasculaire


De son côté, ce système qui s’occupe de réduire ou de relâcher les parois artérielles va aller irriguer les régions dévolues à l’action comme les muscles et le cerveau. Il va également quitter les régions moins utiles à l’action comme les viscères.


Le tonus musculaire


Il va augmenter, créant ainsi une plus grande tension : nous serons prêts à bouger, voire à fuir, à moins évidemment que nous nous figions sur place, ce qui ne fera pas relâcher la tension musculaire pour autant.


Le système neuroendocrinien,


Ce système régit les hormones dans le corps, ces agents chimiques qui distribuent des informations aux différents sites anatomiques pour répondre aux besoins distincts du moment et faire face aux situations. Il agit plus lentement et à plus long terme. Il va stimuler la glande surrénale et créer ainsi une décharge d’adrénaline. Les poumons, la gorge et les narines s’ouvrent davantage pour avoir plus d’air. Les pupilles se dilatent et tous les sens s’aiguisent. Évidemment, là aussi, le travail ne se fait pas seul, une autre hormone arrive vite à la rescousse : le cortisol, qui va transformer les gras en sucre et envoyer cette source d’énergie dans les zones cruciales comme les muscles. On comprend bien que lorsque le cortisol et l’adrénaline sont sollicités en permanence, les réserves d’énergie sont vite épuisées.


Quels sont les autres acteurs ?


Le corps n’est pas seul responsable dans la façon dont nous vivons le stress ou comment nous appréhendons les événements. Comme je l’ai déjà mentionné, chacun va faire face à une situation en fonction de son vécu, de son histoire, de sa culture, de son environnement familial et culturel. Ce qui explique que chacun vivra le même événement d’une façon différente. Par exemple, on m’annonce que mon lieu de travail doit fermer une journée pour des travaux. Je me dis, ouf ! un temps pour souffler et faire ce que j’aime. Apprenant cette nouvelle, mon collègue, de son côté, fait de l’anxiété. Il a peur de manquer de temps pour finir ce qu’il a à faire et cela le sort de sa routine.


La façon dont je me perçois est aussi un élément fondamental et qui fait toute la différence dans les processus reliés au stress. La perception que j’ai de mes capacités et de mes ressources pour faire face à une situation va influer directement sur ma manière de réagir et d’anticiper les incidents de ma vie. On comprend ici qu’au-delà de l’image que l’on a de soi et de ses capacités, il est important d’avoir accès à nos vraies ressources. On commence alors à toucher aux possibles solutions que la fasciathérapie peut apporter autant dans la prévention que dans la gestion du stress.


Les solutions qu’apporte la fasciathérapie dans les phénomènes de réaction de stress


Avant tout, comprenons en quoi consiste cette approche.


Cette thérapie manuelle et corporelle est née il y a 30 ans. Issue des recherches du professeur Danis Bois[1], cette approche simple et rigoureuse s'adresse à la personne dans sa globalité. Pour cela, le praticien pose ses mains enveloppantes sur le corps de la personne, comme une oreille à l'écoute du rythme et du mouvement qui animent les fascias et les différentes structures du corps. À travers ces rythmes, il relance un tonus spécifique qui permet au corps — et à la personne — de retrouver sa vitalité. En suivant cette mouvance particulière, en faisant des temps d'arrêt spécifiques, il remonte et libère l'histoire des tensions et des blocages de la personne.


Ce qu'il faut savoir : Le fascia est un magnifique tissu méconnu, mais bel et bien présent dans tout le corps comme le dit le professeur Danis Bois : « Il est omniprésent dans le corps, il s'immisce et se faufile autour et à l'intérieur de toutes les structures anatomiques afin de réaliser l'unité fonctionnelle du corps. » (Danis Bois, 2000)

Tout choc physique, même s'il n'y a pas de fracture ou de lésion apparente (chute, accident, coup du lapin, etc.) et tout choc psychologique (dispute, harcèlement, conditions de travail, rupture, décès d'un proche, etc.) laissent des traces dans le corps et dans le fascia, qui est un tissu particulièrement sensible. Ces traces ne sont pas toujours décelables par des examens classiques. Tous ces chocs sont absorbés par les différentes structures du corps, incluant les fascias, qui se densifient et perdent au fur et à mesure leurs qualités d'adaptation. On arrive ainsi à un terrain qui se fragilise et le corps devient de plus en plus vulnérable. La vie perd ainsi de sa saveur et un déséquilibre s'installe jour après jour. Au bout du compte, le symptôme s'exprimera soit physiquement (douleurs de dos, sciatique, sensation d'oppression, migraines, etc.), soit psychologiquement (mal-être, anxiété, déprime, etc.). Il est alors temps de faire appel à un fasciathérapeute qui saura écouter et soulager la personne en souffrance.


En ce qui concerne la prévention et la gestion du stress, la fasciathérapie a une action très intéressante. Comme nous l’avons vu, pour bien gérer une situation stressante, il est important de se percevoir, de connaître ses capacités et ses ressources et peut-être même ses limites. Tout cela dans le but d’éviter d’accumuler des tensions et des malaises, mais aussi de percevoir ce qui nous arrive avant qu’il ne soit trop tard. C’est souvent le cas pour les gens qui se poussent sans écouter les signes avant-coureurs du burnout ou de la dépression.


La question est donc : comment fait-on pour mieux se ressentir ?


Il faut savoir que les zones de son corps qui se sont figées par protection créent également une déficience sensorielle, ce qui veut dire qu’il devient plus difficile de se ressentir. Quand la main du praticien, par un toucher doux et lent, permet aux différentes zones qui se sont immobilisées dans le corps de se remettre en mouvement, on se ressent plus finement, mais on a également accès à la sensation de soi véhiculée par un corps plus habité. Ce qui donne un sentiment de solidité pour faire face aux différentes situations de notre vie.


Enfin, le toucher particulier de la fasciathérapie vient concerner dans le corps un tonus spécifique. Celui-ci serait le tonus qui nous permet de nous adapter et de réagir aux situations imprévisibles et, surtout, de pouvoir y faire face tout en trouvant des solutions adaptées. On voit que ce tonus, que le professeur Danis Bois[2] appelle « psychotonus », est une force de résilience qui concerne à la fois la sphère psychique et la sphère corporelle. Quand ce tonus est stimulé et éveillé dans le corps, nos capacités à gérer notre stress deviennent optimales. Et parce que nos perceptions s’affinent, nous pouvons faire des choix et agir en tenant compte de ces perceptions. Quand je commence à sentir en temps réel mes tensions et mon état de fatigue, je choisis mes moments de repos au lieu de prendre du travail en plus. Cela m’évite d’accumuler des tensions qui vont mener, à moyen ou à long terme, à des complications plus graves.


Le dernier point concerne la prise en charge des phénomènes du stress dépassé : ces moments où nous dépassons la ligne au-delà de laquelle nos facultés d’adaptation n’arrivent plus à revenir à leur état physiologique de base. Le praticien, en appliquant un toucher en mouvement lent et doux, va permettre aux différentes structures du corps de se relâcher et, par là même, au tonus. Les temps d’arrêt appliqués dans différents endroits vont venir solliciter l’homéostasie[3] du corps pour que celui-ci revienne à un état d’équilibre profond.


Quoi qu’il en soit, aucun état n’est figé définitivement car nous avons des ressources disponibles et notre corps vivant à la capacité, quand on lui donne des conditions favorables, de retrouver un état de vitalité physique et psychique optimale.

[1] Danis bois est professeur agrégé en science humaine et sociale. Docteur en science de l’éducation, il dirige le CERAP (Centre d’Étude et de Recherche Appliquée en Psychopédagogie perceptive.), il est également le fondateur de la fasciathérapie et de la psychopédagogie perceptive.

[2] Pour plus de détails on peut visiter le site du CERAP (www.cerap.org) qui propose en ligne les travaux universitaires sur les recherches de ces différents concepts.

[3] Initialement élaborée et définie par Claude Bernard, l'homéostasie est la capacité que peut avoir un système quelconque à conserver son équilibre de fonctionnement en dépit des contraintes qui lui sont extérieures. (Définition proposé par : http://fr.wikipedia.org/wiki/Homeostasie)

 


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